LOFT 13
PHOBIA
THÈME
Angoisse
AVIS GÉNÉRAL
IMMERSION
DIFFICULTÉ
Expert·e
THÈME
Angoisse
DIFFICULTÉ
Expert·e
IMMERSION
AVIS GÉNÉRAL
FOUILLE
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MANIPULATION
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RÉFLEXION
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PROLOGUE
Nous n’allons pas vous mentir, lorsque nous avons reçu un message pour tester le Loft 13 de Phobia, notre palpitant s’est agité, notre tension est montée d’un cran et nous avons légèrement commencé à transpirer. Pour vous situer les choses, il s’agit d’une salle interdite aux moins de 16 ans qui se joue seul ou en duo et qui a la réputation de faire frémir les joueurs les plus téméraires. Cependant, nous ne pouvions décliner l’invitation au risque de passer pour des poules mouillées. Advienne que pourra…
Pour avoir la chance de découvrir ce bel appartement du XIIIème arrondissement de la capitale, vous devrez débourser 70€ de frais d’agence et ce, quel que soit le jour et l’heure de votre visite. Il est vrai que ce tarif peut paraître élevé mais que voulez-vous, c’est la loi du marché immobilier parisien…
DE QUOI ÇA CAUSE ?
Vous êtes à la recherche d’un appartement sur Paris lorsqu’une annonce vous fait de l’œil : un loft situé dans le XIIIèmearrondissement est disponible… C’est que vous en avez de la veine ! L’annonce est si alléchante que vous ne pouvez résister à l’envie de visiter ce dernier.
Malheureusement, une sombre histoire de secte satanique semble planer sur cet appartement. Une légende urbaine prétend même que de mystérieux crimes auraient été commis en ces lieux… Peu importe, vous êtes en galère de logement ; c’est donc armé de tout votre courage que vous prenez rendez-vous pour visiter ce loft.
NOTRE EXPÉRIENCE
Nous sommes un soir de janvier lorsqu’un drame survient dans le métro : un membre de notre équipe se révèle être la poule mouillée sus-citée. Bien, bien, bien… Bonjour l’équipe en carton ! Au cas où vous vous poseriez la question, je vous confirme que tous mes coéquipiers m’ont lâchement abandonnée. C’est donc seule que je devrai affronter les dangers à venir.
Étant donné que nous sommes déjà en route pour Phobia, ma coéquipière m’accompagne tout de même afin de me soutenir moralement. Lors de notre arrivée dans les locaux de l’enseigne, nous sommes gentiment invitées à patienter dans le hall d’accueil.
Une agente immobilière se présente alors à nous : nous comprenons rapidement qu’il s’agit de la game master, déjà dans son rôle. Qu’est-ce que c’est agréable d’être immédiatement immergées dans le scénario !
Cette dernière tentera un ultime effort pour convaincre mon équipière de prendre part à la visite… Peine perdue. Me voilà officiellement seule !
L’agente immobilière m’explique que je vais visiter un loft de 14m2 au loyer vraiment attractif. L’air de rien, elle me confirme la légende prétendant qu’une secte a commis des meurtres dans l’appartement. Personnellement, ce sont davantage les 14m2 qui me font tiquer : j’ai bien plus envie de parler d’une chambre que d’un loft mais bon… Il paraît qu’un appartement doit faire au moins 9m2pour être loué. Nous sommes donc bien dans la légalité la plus totale. C’est bien, c’est bien…
Revenons à nos moutons… L’agente m’apprend qu’elle ne pourra pas m’accompagner lors de la visite mais qu’elle sera joignable au moyen d’un interphone. Je dois avouer que, pour une fois, le fameux bouton d’indice que je n’aime pas trouve parfaitement sa place dans le scénario. Elle m’assure également que tout se passera bien. Tout se passera bien une fois, tout se passera bien deux fois, tout se passera bien trop de fois… Voilà qui me laisse à penser que rien ne se passera bien.
C’est donc seule et la boule au ventre que je pénètre dans le Loft 13. Malgré la pénombre, j’aperçois un lit, une fontaine à eau, une table de nuit et une télévision accrochée au mur. C’est tout ! Ah non pardon, les murs sont peints en gris. Voilà, voilà… C’est pas charmant et pas cosy ! Ça vous fait envie hein ?
Tout à coup, une voix résonne à mes oreilles. Je comprends vite qu’il s’agit de l’esprit d’une jeune fille ayant passé un (très très) sale quart d’heure. Elle me recommande de fuir mais… Trop tard ! Une vidéo a déjà commencé sur la télévision. Je vois des images du rite satanique que la secte avait l’habitude de perpétrer dans l’appartement. Pour vous mettre l’eau à la bouche, je dirais que nous nous situons entre Guy Georges et Luka Rocco Magnotta. Trop bien… Ou pas.
Il semblerait que la secte n’ait pas vraiment quitté les lieux. Le rite satanique s’apprête de nouveau à être perpétré et je n’ai qu’une heure pour l’arrêter.
Je me rends vite compte qu’être seule dans un escape game est très déstabilisant, particulièrement lorsqu’il s’agit d’une ambiance si chaleureuse. Me voilà donc à parler toute seule. À parler vraiment beaucoup. Je me dis que la game master doit bien rigoler derrière son écran.
Je commence à fouiller la première salle. Celle-ci se révèle très succincte étant donné le peu d’éléments présents dans la pièce. L’appartement ne faisant que 14m2, je trouve rapidement le moyen d’atteindre la deuxième pièce.
Deux salles, deux ambiances… Je comprends instantanément pourquoi cet escape game est interdit aux moins de 16 ans.
Histoire de ménager le suspense, je ne décrirai pas ce nouveau lieu mais oui, ça fait peur et non, il n’y a pas beaucoup de lumière… Préparez-vous à serrer les fesses !
La bande son n’arrange rien à mon état de stress. Ça chuchote dans mes oreilles, ça parle viol, entrailles, meurtre, rite satanique… Au top !
Les énigmes en elles-mêmes ne sont pas compliquées à résoudre mais je bloque et perds mes moyens… L’angoisse me gagne. Je perds également du temps à vérifier que personne n’est tapi dans l’ombre. Souvent, trop souvent… Toutes les deux minutes en fait.
J’avoue ma faiblesse ; j’ai recours plusieurs fois au bouton d’indice. La voix de la jeune fille entendue au début me guide et, si besoin, l’agente immobilière me vient également en aide.
Fidèle à sa réputation, Phobia a intégré beaucoup de manipulations dans le Loft 13. Elles sont assez sympa et toujours bien intégrées au scénario. J’ai tellement les miquettes que l’une d’elle, sûrement la plus simple de toute l’histoire des escape games, me fait perdre dix bonnes minutes. Tentez donc de réfléchir posément lorsque vous êtes seule dans une salle effrayante et que le danger peut surgir à tout moment.
Une nouvelle voix résonne, masculine cette fois, afin de m’informer que le rituel aura lieu dans vingt minutes. C’est que j’en ai complètement oublié la deadline ! Il est grand temps de me poser, d’arrêter de stresser et de raisonner. Me retenant de faire pipi dans ma culotte, je viens finalement à bout de cette fameuse manipulation en quelques secondes.
La dernière salle est là, devant moi… Il fait noir. Très noir. Je n’ai qu’une envie, me rouler en boule et attendre que le temps passe. Je ne suis plus dans un escape game ; je suis dans la merde, je vais mourir et je veux sortir d’ici !
Je n’ai aucune envie d’ouvrir le rideau menant à la troisième salle mais je m’exécute quand même. J’ai le trouillomètre à zéro et la tension à dix-huit. Et là, c’est le drame ! La syncope est imminente mais heureusement, tout s’enchaîne très vite et je n’ai pas le temps d’hésiter. De peur de révéler quoi que ce soit, je préfère taire mes dernières actions. Sachez juste que la peur est au rendez-vous mais que l’excitation finale prend le dessus.
Quoi qu’il en soit, je finis par mettre fin au rituel satanique au bout de 56 minutes ! Mazette ! Il est grand temps de rentrer regarder des dessins animés !
ÉPILOGUE
Soyons clairs, cette salle fait peur… Très peur… Bien plus peur que Lost asylum, que Instinct de survie ou qu’une visite dans Le Manoir de Paris. Si j’osais, je dirais que j’ai manqué de me faire caca dessus plusieurs fois mais mon style, bien trop raffiné, m’interdit de parler matière fécale.
Les décors sont simples mais largement suffisants pour poser l’ambiance attendue. Les voix qui murmurent à mes oreilles sont, quant à elles, parfaitement adaptées à l’atmosphère.
Les énigmes et les manipulations n’ont rien de compliqué. Je dirais même qu’elles sont faciles. N’oublions pas qu’il s’agit d’une salle qui se joue seul ou en duo ; il ne semple donc pas possible de mettre des énigmes trop complexes. De plus, le climat de stress rend parfois impossible toute réflexion sensée et l’ensemble de la difficulté se joue là-dessous. En faisant abstraction de la peur et de l’ambiance, cette salle semble être facilement résoluble en une trentaine de minutes.
Détail qui a son importance, pour une fois, le bouton d’indice est justifié et l’utiliser ne brise pas l’immersion. Je tiens également à particulièrement souligner l’extraordinaire investissement de la game master.
Pour conclure, si vous n’aimez pas vous faire peur, ne tentez pas l’expérience. En revanche, si un peu d’adrénaline vous attire, foncez sans hésiter. La salle est accessible aux joueurs de tout niveau… Seule votre résistance au stress sera facteur de réussite.
PHOBIA
127 rue Jeanne d’Arc
75013 Paris