Voilà maintenant plusieurs semaines que nous n’arrivons pas à nous remettre de la soirée de présentation qu’a organisée Le Donjon en vue de l’ouverture de sa nouvelle salle : Sorcières ! Un monde à sauver. Depuis ce jour, nous ne nous déplaçons plus qu’avec un balai, ne buvons que des boissons enfumées et ne rêvons que de gueux aux chicots répugnants. Que voulez-vous… Ça laisse des traces de grandir en regardant Hocus Pocus !

Tout ça pour dire que pour protéger la sorcellerie d’une horde de vilains souhaitant sa perte, vous et vos compagnons aurez la possibilité de régler entre 29€ et 55€ chacun. Du nombre de généreuses personnes dans votre équipe dépendra, bien évidemment, la hauteur de votre don…

Vous ne le savez peut-être pas mais si le monde de la magie existe, c’est grâce à un joli caillou répondant au doux nom de Pierre Noire. Malheureusement, l’heure est à l’Inquisition et ce minéral vient d’être dérobé par Heinrich Kramer, un inquisiteur frustré et acerbe dont l’ambition ultime consiste à éradiquer toute forme de sorcellerie.

Votre équipe est donc réquisitionnée par le dernier survivant du Convent des Belladone, qui n’est ni plus ni moins que le Suprême, dans le but de botter les fesses de Kramer, de récupérer la pierre sacrée et de sauver les gentilles sorcières… Parce que oui, dans le cas où vous ne l’auriez pas encore compris, vous êtes du côté des ancêtres de Willow Rosenberg. Les vrais savent.

Si la vie est constituée d’éternels changements, certaines choses sont immuables comme les impôts, la mort et les rendez-vous dans la rue avec le majordome de Monsieur le Comte. En effet, Le Donjon étant Le Donjon, c’est sur un trottoir, en plein Paris, que nous retrouvons l’envoyé spécial aidant au sauvetage du monde de la magie. Autant vous le dire tout de suite, nous ne sommes qu’excitation à l’idée de découvrir la dernière salle de cette enseigne qui fait clairement partie de nos chouchoutes !
Après une courte promenade dans les rues de la capitale, nous pénétrons dans le nouveau local servant de couverture au repère de la famille Belladone. À peine le seuil de la porte franchie, nous en prenons plein les mirettes ! Outre le fait que ce soit magnifiquement décoré, disons qu’il y a déjà de la magie dans l’air… L’entrée en matière, pleine d’humour, est d’ailleurs plus qu’originale ! Dire que notre aventure n’a même encore réellement commencé…

Suite à cette introduction qui, soyons franches, place la barre sacrément haut, nous empruntons un chouette passage secret afin de rejoindre le repère. Nous découvrons alors un formidable espace, tout en bois, avec des meubles anciens et de la vaisselle d’antan capables de faire rougir les meilleurs brocanteurs. Nous n’étions pas nées au XII^ème siècle mais nous sommes quasiment certaines que cette salle en est la digne représentante.

Nous commençons à fouiller… Si nous nous apercevons rapidement qu’il n’y a pas grand-chose à trouver, nous réalisons, en revanche, que le décor cache de nombreuses manipulations avec lesquelles entrer en interaction. Ces premières étapes du jeu, réalisables en parallèle, évite que l’une d’entre ne se tourne les pouces en regardant les autres bosser. Nous comprenons facilement ce que nous avons à faire, ce qui nous permet d’apprécier les touches d’humour disséminées un peu partout, et pouvons désormais continuer notre périple tout en étant incollables en ce qui concerne les propriétaires des lieux.

Un petit passage secret et nous voilà dans un endroit pour le moins inattendu au sein duquel nous faisons la connaissance d’un sacré personnage… Le qualifier de cocasse serait un euphémisme. Disons que nous l’aurions bien vu dans Strip-tease ! Si vous n’avez pas eu la chance de visionner ce monument ô combien regretté de la télévision, sachez que de très bons épisodes sont disponibles sur YouTube !
Bref… Le temps de tailler une bavette avec notre nouveau copain, de résoudre une énigme familiale, mais un peu cringe, et nous pouvons poursuivre notre route dans le repère des Belladone.

Les décors sont, une nouvelle fois, somptueux et chaque détail technique de la salle a soigneusement été camouflé pour que rien ne vienne entacher la beauté des lieux. Nous faisons face à une fouille, un poil vicieuse, qui permet à un mécanisme, incroyablement sublime, de faire son petit effet, ce qui nous ravit au plus haut point !
De plus, une présence peu chaleureuse nous a parfois surprises à errer aux alentours… Pas de quoi fouetter un chat, nous devons sauver le monde de la sorcellerie que diable !

S’en suivent ensuite de nouvelles énigmes qui, une fois résolues, nous permettent d’explorer une pièce au summum de l’esthétisme… Mais ce n’est pas tout puisqu’au-delà du fait que ce soit sacrément jojo, ce décor fait partie intégrante du jeu ! Nous pouvons donc le toucher, le manipuler et tripoter tout ce qui nous tombe sous la main… Sauf l’hôte fort sympathique qui a fait de cet entre son repère. Parce que oui, dans cette enceinte, nous sommes accompagnées d’une personne, discrète juste ce qu’il faut, dont l’envie d’écraser Kramer égale absolument la nôtre. C’est mignon de faire un brin de causette mais nous avons à faire… Afin d’être aussi efficaces que possible, nous nous répartissons les tâches tout en profitant des touches d’humour dissimulées par-ci par-là.  

L’heure est venue d’affronter le grand méchant et de sauver le monde de la magie ! Nous assistons alors à une scène de théâtre immersif, dont nous ne sommes pas uniquement spectatrices, et parvenons à récupérer la fameuse pierre. Il ne nous reste plus qu’à la remettre en lieu sûr, ce qui, une fois fait, permet à la scène finale de mettre fin à notre aventure et à clore le scénario en beauté. Cet instant, bien que peut-être un chouïa longuet, permet d’assister à un incroyable jeu de sons et lumières capable de mettre des étoiles dans les yeux de toutes celles et ceux aimant la poésie…

Si seulement tous les escape games pouvaient être aussi quali que Sorcières ! Un monde à sauver… Pendant une soixantaine de minutes, nous nous sommes retrouvées au Moyen Âge et avons franchi chaque étape avec une fluidité impressionnante. Nous tenons particulièrement à saluer le travail de l’enseigne et ce, tant en ce qui concerne la décoration que les recherches historiques. Ajoutons à cela l’investissement remarquable du game master, lors de ses différents rôles, qui n’est ni plus ni moins que la cerise sur le gâteau !

La simplicité des énigmes, faisant majoritairement appel à l’observation et à la manipulation, permettent de se laisser porter par l’histoire et de profiter pleinement du scénario. Cette salle n’a pas pour but d’être celle qui vous challengera le plus mais plutôt d’être celle dans laquelle vous aurez des étoiles dans les yeux. Sa féérie mérite d’être appréciée à sa juste valeur alors oui, il est possible que vous n’en fassiez qu’une bouchée mais il est surtout possible que vous, adulte comme enfant, passiez un moment hors du temps…

Pour couronner le tout, figurez-vous que Le Donjon a réussi à relier cette histoire avec celle de Monsieur le Comte. L’enseigne a, jusqu’au bout, su tirer les ingénieuses ficelles de la poésie…